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Publiée le 11 avril 2025

[Rédaction du Lab] Ça innove en Nouvelle-Aquitaine : le projet French Pécan

Né il y a trois ans, French Pécan est un projet piloté par l’Association Française d’Agroforesterie, et financé par l’Union européenne et la Région Nouvelle-Aquitaine en vue d’étudier le potentiel de déploiement de la culture du pacanier en France. L’AANA est allée à la rencontre de Mathieu Duflos, responsable du projet, afin d’en savoir davantage.

AANA : Pouvez-vous vous présenter ?

Mathieu Duflos : “Je suis Mathieu Duflos, ingénieur agronome, et je travaille à l’Association Française d’Agroforesterie en tant que chef de projet depuis trois ans et demi. Je suis notamment responsable du projet French Pécan, qui existe depuis 2022.”

AANA : Pouvez-vous définir ce qu’est l’agroforesterie ?

Mathieu Duflos : “C’est l’association d’arbres avec des cultures ou de l’élevage. Les arbres peuvent prendre différentes formes et être plantés à divers endroits, comme en bordure sous la forme de haies ou en alignements au sein des parcelles, par exemple.”

AANA : Qu’est-ce que le projet French Pécan ?

Mathieu Duflos : “C’est un projet né pour répondre à un besoin exprimé par des agriculteurs qui s’interrogent sur la possibilité de planter du pacanier – l’arbre qui produit la noix de pécan – comme culture potentiellement adaptée au réchauffement climatique. Cela répondrait à deux enjeux : l’adaptation de leur système de production au changement climatique et la diversification de leurs sources de revenus.”

AANA : Combien de producteurs sont aujourd’hui engagés dans le projet ?

Mathieu Duflos : “Nous ne pouvons pas encore parler d’engagement à proprement parler, car il s’agit d’une filière très émergente. Nous ne sommes pas encore en train de planter du pacanier à grande échelle, car il est essentiel d’étudier l’arbre : est-il bien adapté à nos sols, à nos climats ? Il semble que oui, mais sera-t-il rentable ? La culture du pacanier nécessite plusieurs années de recul avant de pouvoir s’engager pleinement. Pour l’instant, cela reste un projet expérimental. Il n’existe pas encore de filière de noix de pécan en France, mais une dizaine de producteurs tentent l’expérience à travers le pays et collectent des données précieuses. Environ soixante personnes nous ont déjà contactés pour obtenir des informations sur le projet.”

AANA : Comptez-vous des producteurs installés en Nouvelle-Aquitaine dans le projet French Pécan ?

Mathieu Duflos : “Il y a quelques producteurs avec lesquels nous sommes en discussion, mais qui ne font pas encore partie du cœur du projet. La région Nouvelle-Aquitaine est l’une des deux régions, avec l’Occitanie, où nous recevons le plus de demandes.”

AANA : Quels sont les atouts du pacanier dans le cadre du changement climatique ?

Mathieu Duflos : “Nous allons vérifier s’il nécessite moins d’eau que le noyer, mais il est déjà établi qu’il est plus résistant en cas de sécheresse. Il est plus tolérant au manque d’eau, bien que cela puisse affecter la production.”

AANA : Quelles sont les possibilités de débouchés ?

Mathieu Duflos : “La consommation en France est d’environ 1 000 tonnes par an, et la totalité est importée. L’objectif est de valoriser une production locale en construisant une véritable filière et en mobilisant les acteurs intéressés par la transformation de la noix de pécan française, et il y en a.”

Pour en savoir plus

Rendez-vous sur le site de l’Agroforesterie : https://www.agroforesterie.fr/french-pecan/