[Rédaction du Lab] Obtenir un SIQO : un travail de longue haleine
Le témoignage de Félix Pizon, Responsable de la communication de l’association des fruits et légumes du Lot-et-Garonne (AIFLG).
Label rouge, IGP, AOP, les signes d’identification de la qualité et de l’origine sont des sésames pour de nombreuses productions alimentaires. Les SIQO distinguent non seulement l’histoire et la qualité des produits, mais ouvrent la voie à de nouveaux marchés et à une plus grande reconnaissance auprès du public. Pour les obtenir, le chemin est souvent long et demande une forte cohésion et une pluridisciplinarité des compétences parmi les acteurs de la filière. Nous sommes allés à la rencontre de Félix Pizon, responsable de la communication de l’AIFLG, Association des Fruits et Légumes du Lot-et-Garonne, qui porte le dossier de reconnaissance du label IGP pour la tomate de Marmande.
Où en êtes-vous dans le projet visant à labelliser d’une IGP la tomate de tomate de Marmande ?
“Nous avons fini la première version complète de la demande de reconnaissance, c’est-à-dire le cahier des charges technique et la lettre de motivation de projet par exemple. On est en cours de finalisation du dossier, et on compte l’envoyer à la délégation régionale de l’INAO à Bordeaux dans les mois qui viennent. Si le premier avis est favorable, l’objectif est qu’ils le transmettent à Paris pour une réelle étude du dossier de demande d’IGP.”
Depuis combien de temps travaillez-vous sur ce dossier ?
“Nous avons commencé en 2018, en sachant qu’il y a eu des périodes un peu moins dynamiques, mais nous avons bien repris le dossier depuis le covid.”
On voit que c’est un cheminement particulièrement long.
“C’est un travail de longue haleine. Que cela soit sur des AOP ou des IGP, on est sur des SIQO qui prennent pas mal de temps à mettre en place. Pour donner un ordre de comparaison : cela peut prendre 4 à 5 ans pour une obtention de Label Rouge, pour l’IGP nous sommes à des moyennes de 8 à 10 ans.”
Que pourriez-vous dire à des professionnels souhaitant monter un dossier de reconnaissance sous SIQO ?
“Qu’il faut être prêt et motivé à travailler sur le temps long, qu’il faut être sûr de son engagement, et surtout, il faut un collectif fort. Ce qui nous fait tenir jusqu’à maintenant, c’est que nous avons un collectif qui est motivé derrière, qui a un besoin économique de signe de qualité pour promouvoir la tomate de Marmande mais aussi pour pérenniser une filière. Dans notre cas, il s’agit de la tomate fraîche, mais également la tomate d’industrie. Donc je dirais des objectifs clairs et une grosse motivation.”
Quelles sont les principales difficultés auxquelles on fait face lors d’un tel parcours ?
“Il faut d’abord réussir à mettre tout le monde d’accord sur un cahier des charges, et ce n’est pas rien. Ensuite, ce n’est pas toujours facile de porter le projet auprès de l’INAO car il faut expliquer le fonctionnement de la filière et les défis auxquels elle doit faire face. À contrario, l’implication des institutions et des élus dans un tel projet n’est pas un frein mais plutôt un soutien. Ils nous appuient et on se sent pousser par eux car ils nous voient, à juste titre, comme une opportunité pour le développement du territoire. La pluralité, la diversité des acteurs et la pluridisciplinarité des compétences au sein du projet est également une très bonne chose, car chacun trouve sa place et apporte sa pierre à l’édifice : personne n’est mis de côté et tout le monde est impliqué. ”
Que conseillez-vous pour garder les parties prenantes motivées tout au long du projet ?
“Il faut fixer des points d’étapes, et valoriser toutes les étapes du long parcours qui mènent à l’IGP. Par exemple, nous avons créé une marque collective “tomate de Marmande” pour fédérer les professionnels de la filière autour d’un objectif à plus court terme. On la retrouve sur les packagings de tomates fraîches ou de tomates transformées pour avoir un outil marketing directement utilisable sans attendre l’IGP. Cette marque lie déjà les acteurs du dossier et c’est important. Il ne faut surtout pas oublier de communiquer d’ici la validation, cela montre que le dossier avance et cela garde tout le monde motivé.”
—
Pour aller plus loin…
L’association des Fruits et Légumes du Lot-et-Garonne (AIFLG) :
La première tomate Label Rouge officiellement lancée :
Le site de l’INAO :
https://www.inao.gouv.fr/Les-signes-officiels-de-la-qualite-et-de-l-origine-SIQO
D'autres actualités pourraient vous intéresser