[Rédaction du Lab] Filière : Zoom sur la noix du Périgord, un fruit fragile et spécial
Par la rédaction du Lab Alimentation
Sous AOP depuis 2004, la noix du Périgord est l’une des deux seules appellations de noix en France avec celle de Grenoble. Produit reconnu pour ses bienfaits sur la santé, la noix a le vent en poupe auprès des consommateurs. Dans le Périgord, on se bat pour affirmer la spécificité locale du fruit, malgré une concurrence acharnée des géants de la production mondiale et les aléas de production.
840 producteurs à l’œuvre
L’appellation d’origine protégée Noix du Périgord s’étend sur une vaste aire de production qui englobe quatre départements (Dordogne, Lot, Corrèze, Charente) et s’appuie sur quatre variétés, dont trois typiques du Périgord : la corne, la franquette et la grandjean. On peut la trouver sous différentes formes : fraîches, en coque ou en cerneaux, et elle peut être transformée notamment en huile, qui bénéficie elle aussi d’une AOP depuis 2021. Au total, ce sont 840 producteurs de noix du Périgord qui œuvrent, en Nouvelle-Aquitaine ainsi que 56 metteurs en marchés.
De l’abondance à la rareté
Les années se suivent, mais ne se ressemblent pas. Un dicton que doivent se répéter bon nombre d’agriculteurs et de producteurs face aux aléas du dérèglement climatique. Si les conditions météo furent très favorables à la production de noix en 2022, entraînant même un sur-stockage important, l’année 2023 fut bien plus compliquée avec des volumes en nette baisse.
« La récolte s’est faite en octobre, à un moment où les conditions climatiques étaient terribles, avec beaucoup de pluie. » explique Carmen Vilhena de Castro, chargée de mission au syndicat professionnel de la noix, du cerneau et de l’huile de noix du Périgord. « Il aurait fallu qu’il pleuve plus tôt, en septembre, car c’est l’humidité qui fait ouvrir l’enveloppe dans laquelle est emprisonnée la noix. On aurait alors pu ramasser les fruits dans de meilleures conditions. La qualité des fruits est très hétérogène cette année, car les vergers des vallées du Lot et de la Dordogne ont subi des attaques d’anthracnose, un champignon qui s’est développé lorsqu’en juin il a fait chaud et humide. Il y a donc eu beaucoup de tri à faire pour isoler les fruits sains, alors que nous n’avons pas eu ces problèmes dans les vergers de coteaux où on a obtenu de belles noix ».
Une récolte inégale donc, où les fruits ont manqué par endroit, et qui ne comblera pas les pertes enregistrées sur 2022, pourtant année féconde.
Demande globale et intérêts nutritionnels
Mise en avant depuis quelques années pour ses vertus énergétiques, ses arômes et la richesse de sa composition nutritionnelle, la noix connaît une popularité croissante, poussant des pays à planter des noyers pour répondre à la demande des consommateurs.
Dans un contexte où le discours nutritionnel souligne les bienfaits des fruits secs, la noix du Périgord a des arguments à faire valoir tant par le sérieux de son cahier des charges que par la variété et la qualité de ses sous-produits adaptés à plusieurs modes de consommation.
La noix du Périgord fait face à une très forte concurrence, notamment des principaux pays producteurs que sont les États-Unis, la Chine et le Chili. Face à cela, la filière multiplie les campagnes de communication à travers les réseaux sociaux pour sensibiliser le public français aux spécificités de ce fruit. Le collectif continue son engagement dans la valorisation et la promotion de son produit unique et délicat grâce à une communication ultra colorée et dynamique : « le fruit qui donne la banane ! ».
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